Prochaine réunion d’information du CERN
Mardi 1er avril à 19h au CFPNE de Lullier
(150 rte de Presinge)
Flyer d’information (PDF)
Spécial élections communales 2025
Vous êtes inquiet·e des impacts si le projet FCC devait se concrétiser?
Votez pour les candidat·es aux élections municipales de votre commune qui s’engagent à favoriser un meilleur suivi et plus de transparence !
Pour encourager une meilleure implication de nos futur·es élu·es et pour connaître leur position, CO-CERNés Suisse a envoyé un questionnaire aux candidat·es des communes de la rive gauche suivantes : Collonge-Bellerive, Choulex, Meinier, Presinge, Puplinge. Deux candidats de communes avoisinantes ont également répondu par rebond : Cologny et Vandœuvres.
En préambule, un premier constat surprenant : aucun·e conseiller·e administratif·ve en place des communes concernées par le chantier du puits d’accès (Choulex/Presinge) n’a répondu aux propositions de concertation de la Confédération, ni souhaité participer à nos tables-rondes (7.02.2024 et 15.02.2025), ni prendre position.
Candidat·es qui s’opposent au projet FCC et acceptent de rendre leur témoignage public (par commune et par liste)
CHOULEX
Conseil Municipal
Liste 3
Bien Vivre Ensemble
BRICHET Sophie (-Droze)
AMSLER Philippe
JEANNERET Christine (-ter Kuile)
GNONI Sara
BENGOA Xavier
NUSBAUMER Morgane (-Ammann)
Conseil Administratif
Bien Vivre Ensemble
GNONI Sara
AMSLER Philippe
COLLONGE-BELLERIVE
Conseil Municipal
Liste 2
Le Centre Collonge-Bellerive
HERY Marie-Caroline (-Selvatico)
PERRET-LIAUDET Armand
Liste 4
Alternative communale
BECK Marie-Louise
SPAFFORD Tazara-Claire
+ Un·e candidat·e qui n’a pas souhaité rendre sa position publique
VANDOEUVRES
Conseil Municipal
Liste 1
Vandœuvres Ecologie
SCHLAEPFER Guillaume
Conseil Administratif
Vandœuvres Ecologie
SCHLAEPFER Guillaume
Les candidat·es des autres listes de Choulex, Collonge-Bellerive et Vandœuvres n’ont pas répondu au questionnaire
Que peut faire ma commune pour me protéger du projet de FCC du CERN ?
de Philippe Amsler, candidat au CA Bien Vivre Ensemble à Choulex
Je me réfère à la séance d’information publique organisée le 15 février dernier à Collonge-Bellerive par le collectif Co-CERNés. À la fin des présentations, une personne du public a posé au panel la question suivante, qui est restée sans réponse : Que peut faire ma commune pour me protéger des nuisances du futur collisionneur de particules du CERN ? Voici ce que j’aurais répondu :
- La première chose que peut faire ma commune est de se montrer pro-active face au promoteur du projet, le CERN, et face aux autorités de rang supérieur, Conseil d’État et Conseil fédéral. Ne pas attendre de recevoir une information officielle de ces instances, aller chercher l’information, même si elle est incomplète et officieuse. Pour plus d’efficacité les communes concernées peuvent très bien agir de concert, ou par l’Association des communes genevoises.
- La deuxième chose que peut faire ma commune est d’informer les citoyennes et citoyens sur ce qu’elle sait du projet et de ses probables impacts sur la qualité de vie dans ma commune et alentours. Les citoyens sont légitimés à obtenir des élus, qui les représentent, la connaissance des informations qu’ils détiennent par leurs fonctions sur un projet tel que celui du CERN. Cela vaut même en l’absence de communication officielle reçue par la commune, du moment que le projet est présent dans les médias et qu’il suscite de l’émotion dans le public.
- La troisième chose que peut faire ma commune est d’interroger ses administrés sur ce qu’ils pensent du projet : sont-ils acquis au projet, sont-ils inquiets ? Où se situent leurs inquiétudes ? Je trouve que s’informer de ce que pensent les électrices et électeurs d’un projet tel que le FCC du CERN fait partie d’un devoir moral des membres des autorités envers leurs électrices et électeurs. Cette consultation peut être effectuée en même temps que l’étape no 2, par exemple lors d’une séance publique.
- La quatrième chose que peut faire ma commune, c’est prendre position lors des consultations publiques officielles. Il y a eu deux consultations publiques lancées par le Conseil fédéral, l’une en 2023 et l’autre en 2025. La seconde s’est achevée le 14 février dernier1.
- La cinquième chose est de négocier, autant que faire se peut, avec les autorités cantonales et fédérales afin d’obtenir du CERN une réduction maximale de l’impact du projet, en particulier sur la zone agricole, sur la zone renaturée et sur les voies de circulation.
1 La consultation de 2023 a porté sur une modification législative au niveau fédéral permettant d’inclure le projet de FCC du CERN parmi les installations d’importance nationale stratégique pour lesquelles la procédure d’autorisation est abrégée et les droits de recours sont considérablement restreints. Plusieurs communes genevoises ont pris position lors de cette consultation, notamment pour exprimer leurs inquiétudes. À ma connaissance, aucune commune située sur le tronçon Arve-Lac ne l’a fait.
La consultation de 2025 a eu pour objet d’une part les grandes lignes du plan sectoriel CERN et d’autre part sa fiche d’objet « Meyrin-Satigny ». Ces objets ont été soumis à un dépôt public sur la base de la Loi fédérale sur l’aménagement du territoire afin de satisfaire à l’obligation d’informer et de garantir les droits de participation. Tous les intéressés avaient la possibilité de s’exprimer. Ma commune a-t-elle (au moins) exprimé sa préoccupation face aux grandes lignes du plan sectoriel et aux graves nuisances du chantier qui en découlent ?
Prise de position de Sara Gnoni, candidate au CA – Bien Vivre Ensemble à Choulex
Le projet, aussi louable soit-il en termes de connaissances, de recherche fondamentale et d’intérêt scientifque, impliquera un chantier sur huit ans, nécessitant les va-et-vient d’un demi-million de camions, déplacera en molasse l’équivalent de deux fois les trois pyramides de Kheops et consommera 4 TWh, autant qu’une ville de 700 000 habitant.e.s, sans compter l’empreinte carbone et l’impact pour la biodiversité sur les différents sites impactés.
Le FCC devrait être opérationnel en version fnale en 2070, période à laquelle, selon la trajectoire actuelle, nous aurons au mieux +2-3 °C supplémentaires. Avec les guerres, les famines et les déplacements de population que cela pourrait impliquer. Comme le dit si bien l’astrophysicien et philosophe Aurélien Barrau lorsqu’il s’adresse aux scientifques, la question légitime que nous devrions nous poser collectivement est : «Quand bien même cela est faisable, est-ce que cela est souhaitable? »
En tant que civilisation, quelles sont nos priorités?
Est-ce qu’en 2025, alors que nous avons déjà dépassé le seuil critique des +1.5 C°, que les records de chaleur se succèdent mois après mois, que les inégalités se creusent, que les guerres font rage et que partout, des pans entiers de l’arbre de la vie, cette diversité qui soutient notre espèce, disparaissent, ne devrions-nous pas avant tout, utiliser toutes les ressources possibles pour nous donner une chance de survie?
Quel signal politique et symbolique est donné à la population lorsque l’on parle de sobriété et que l’on va doubler la consommation énergétique de la région genevoise avec ce projet?
Prise de position de Philippe Amsler, candidat au CA – Bien Vivre Ensemble à Choulex
Je suis favorable à la recherche fondamentale sur la physique des particules, mais pas à n’importer quel prix. Le projet de FCC du CERN est infiniment trop coûteux :
- 1. il est disproportionné sous l’angle des nuisances inhérentes à toute la période du chantier (10 ans d’impact catastrophique sur la zone agricole et la zone re-naturée de la Seymaz par des tonnes de poussière, du bruit, une atteinte au paysage avec le dépôt massif de sédiments et par la circulation de milliers camions) ;
- 2. le projet énergivore du FCC confisque d’avance tous les efforts de sobriété énergétique consentis par la population. Il est d’un autre âge, désormais révolu ;
- 3. le projet de FCC confisque les droits de recours propres à notre système démocratique, au nom d’intérêts soi-disant supérieurs ;
- 4. d’autres projets de collisionneurs géants de particules se sont développés dans le monde avec de l’avance sur le CERN. À quoi sert-il d’engloutir des sommes pharamineuses pour d’hypothétiques résultats qui seront dépassés lorsqu’ils seront obtenus ?
- 5. à titre personnel je préfère vivre dans un environnement le plus naturel possible en ignorant l’origine de l’univers, qu’étouffer dans un monde détraqué en connaissant (très éventuellement) l’explication scientifique cette origine.
Prise de position de Xavier Bengoa, candidat au CM – Bien Vivre Ensemble à Choulex
Le CERN marche sur la tête
Le CERN est une institution extraordinaire née d’une coopération internationale unique dans l’histoire de la recherche scientifique. C’est un pôle de talents et aussi une fierté pour la région genevoise que de pouvoir les accueillir ainsi que leurs familles. Il a joué un rôle essentiel dans la compréhension de l’Univers ce qui a fait émerger des milliers d’innovations au cours des 70 dernières années.
Et pourtant. Bien qu’étant moi-même ingénieur EPF et passionné d’astronomie, il m’apparaît aujourd’hui absolument sans équivoque que le projet de FCC est une lubie délirante. Il est le reflet du déni des classes politiques face aux crises climatiques, énergétiques et d’annihilation du vivant qui se présentent à nous. Car ne l’oublions pas, au-delà d’être un centre de recherche en physique des particules, le CERN est avant tout un outil politique et géostratégique, et c’est bien là que se joue la partition de nos gouvernants. A l’heure où la communauté scientifique s’alarme du manque d’action politique en faveur de la préservation des équilibres écosystémiques dont nous dépendons pour nous nourrir, boire et nous vêtir – bref, pour vivre ! -, où les gouvernements serrent la ceinture budgétaire à tout va et coupent dans le soutien aux personnes les plus vulnérables (personnes âgées, en situation de handicap, petite enfance, familles monoparentales, agriculteurs, et j’en passe), on nous parle de lancer un projet sur des décennies, pour des coûts de milliards de francs et de millions de tonnes de CO2, dépendant de technologies de forage et d’infrastructure routières qui n’existent pas. Un projet à contrecourant des engagements climatiques de la Suisse et du Canton. Un projet dont on ne sait même pas ce qu’on en attend, autre que de se rapprocher encore de quelques millisecondes du Big Bang, celui d’il y a 13.8 milliards d’années.
On marche sur la tête.
Les menaces que fait peser ce projet sont innombrables. Cela fait plus de 15 ans que mon quotidien professionnel consiste à réaliser des écobilans, que je calcule l’empreinte carbone de multinationales ou d’événements d’ampleur internationale. Ma seule certitude aujourd’hui est que nul n’a la moindre idée de l’impact réel du projet FCC sur l’environnement, ni en termes d’émission de gaz à effet de serre, ni en termes d’utilisation et de pollution des eaux, et encore moins en termes de pression sur la biodiversité. Pour ce faire, il faudrait s’atteler à une modélisation prospective et conséquentielle de la disponibilité des ressources nécessaires à la réalisation du projet, en tenant compte de l’évolution des chaînes d’approvisionnement et de celle de l’intensité carbone de chaque unité de matière et d’énergie sur un horizon de 25 ans. Or, personne n’a effectué cet exercice, ce qui est d’une malhonnêteté totale qui ouvre la voie au pire greenwashing institutionnel. Pour notre commune, nous pouvons anticiper une augmentation drastique de nos émissions de CO2 territoriales (contraire aux objectifs communaux et cantonaux), une atteinte durable aux écosystèmes, en particulier la faune et la flore sauvage et la qualité des sols, ainsi que des nuisances persistantes associées au trafic durant la phase de construction, induisant une augmentation notoire des particules fines et du bruit.
Notre Big Bang à nous est sur le seuil de la porte. Or, le devoir de nos élus est avant tout de permettre à nos concitoyens de s’y préparer, dans la solidarité et la transparence. Il est de notre responsabilité politique, citoyenne et intellectuelle que de définir les priorités qui s’imposent. Le FCC n’en fait pas partie.
Prises de position/commentaires des autres candidat·es de Choulex
– BRICHET Sophie (DROZE)
« Projet énergivore à fort impact sur le climat, la faune, la mobilité qui engendrera des gênes durant les 20 ans de construction alors que ces ressources financières et de recherches scientifiques pourraient être allouées à des projets plus pragmatiques et plus urgents »
– JEANNERET Christine (TER KUILE)
« Dans le contexte que nous vivons actuellement, il me semble très peu raisonnable de se lancer dans un chantier de cette envergure, qui aurait un fort impact environnemental (énergie, CO2, biodiversité, trafic de camions , etc.) Il me semble que nous avons bien d’autres priorités et devons orienter la science vers des solutions pour perdurer dans de bonnes conditions notre existence sur cette planète »
– NUSBAUMER Morgane (-AMMANN)
« Les impacts environnementaux du chantier seront énormes, et proches de zones agricoles, de zones protégées et d’habitations. Le déni démocratique du projet est proprement scandaleux, la consommation de celui-ci une fois terminé…la balance besoins/risques n’a absolument pas été évaluée. »
Prises de position/commentaires des candidat·es de Collonge-Bellerive
Le Centre Collonge-Bellerive
– HERY Marie-Caroline (-Selvatico)
« Coût écologique astronomique. doublon du projet chinois. Collaborer plutôt que régner. Et question de l’objectif visé par ce projet? quels bénéfices pour l’humanité? »
– PERRET-LIAUDET Armand
« Projet non prioritaire par rapport aux autres enjeux scientifiques actuels »
Alternative communale
– BECK Marie-Louise
« Environnementalement, énergétiquement désastreux (réactivation d’une centrale nuclaire au Bugey entre autres). »
– SPAFFORD Tazara-Claire
« Selon moi, c’est un projet démesuré et sans utilité concrète qui déroge au mouvement actuel le premier importance,qui est la transition écologique.»
Prise de position/commentaire du candidat à Vandoeuvres
Vandœuvres Ecologie
– SCHLAEPFER Guillaume
« Nous avons besoins de reconsidérer l’allocation des ressources au vue de l’urgence climatique »
Qu’en est-il des autres communes limitrophes au puits d’accès ?
- Cologny : 1 réponse mais ne souhaite pas rendre sa position publique
- Puplinge : 1 réponse mais ne souhaite pas rendre sa position publique
- Meinier : Aucun·e candidat·e n’a répondu au questionnaire
- Presinge : Aucun·e candidat·e n’a répondu au questionnaire
- Puplinge : Aucun·e candidat·e n’a répondu au questionnaire
Méthodologie & résultats
Cliquez pour plus des détails, graphiques, etc.
Consultez ici le questionnaire envoyé aux candidat·es (ou têtes de liste pour relais).

Sur 141 candidat·es contacté·es via leur liste ou parti, seul 12 (soit ~ 9%) ont répondu au questionnaire (+ 2 en dehors des communes ciblées, soit 14 en tout) dont 3 candidat·es n’ont pas souhaité rendre leur position publique.
Au même titre que peu d’élu·es et de candidat·es sont venu·es se renseigner sur le projet lors des séances publiques organisées par CO-CERNés Suisse, comment expliquer un taux de réponses si bas ?

Une large majorité des répondant·es
- se positionne contre le projet
- pense qu’il est nécessaire de consulter la population

Pourquoi faisons-nous cette démarche ?
Le CERN évalue actuellement la faisabilité d’un nouveau collisionneur de particules enfouit plusieurs centaines de mètres sous terre et long de 92 km passant sous le lac et faisant le tour du Salève. Le seul puit d’accès en Suisse (pour creuser le tunnel et extraire les déblais) est prévu dans la région de Presinge/Choulex.
CO-CERNés Suisse est un collectif qui s’est formé pour suivre ce projet, identifier les impacts et assurer le mieux possible la transparence du processus.
Le collectif entend également donner l’occasion aux habitant-es de s’informer via l’organisation de séances publiques et permettre aux citoyen-nes de voter en connaissance de cause lors des prochaines élections communales 2025.
Vous souhaitez en savoir plus sur le projet ?
Si ce projet devait se concrétiser, le chantier – dont la durée se compte en décennies et cumulerait des gravats en millions de mètres cubes – aurait un impact considérable sur toute la région en raison du trafic généré par les engins de chantier et l’évacuation des matériaux. L’impact environnemental serait également significatif au niveau des écosystèmes locaux (bruit, poussière), le coût exorbitant et le bilan carbone particulièrement élevé.
Consultez nos pages
- documentation : https://co-cernes.ch/documentation/
- revue de presse : https://co-cernes.ch/revue-de-presse/
Rediffusion complète de la soirée publique du 15 février 2025 à Collonge-Bellerive
Intervenantes et intervenants :
- Delphine Klopfenstein Broggini, Conseillère nationale
- Jean-Bernard Billeter, Noé21
- Sara Gnoni, Collectif citoyen SeymazVie, Candidate au Conseil administratif de Choulex
- Arnaud Marsollier, porte-parole CERN
- Jérémie Courlet, Maire de Minzier (F)
- Christina Meissner, députée au Grand Conseil (Genève)
- Mathilde Captyn, modération
Rediffusion complète de la première soirée publique à Choulex (7 février 2024)
Intervenantes et intervenants :
- Delphine Klopfenstein Broggini, Conseillère nationale
- Christina Meissner, députée au Grand Conseil (Genève)
- Fabienne Greber, Conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes, Conseillère municipale à Annecy
- Jean-Bernard Billeter, Noé21
- Pablo Venturelli, Collectif citoyen SeymazVie
- Jérôme Strobel, modération